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Nous sommes tous plombés!

Alimentation, air extérieur, décoration... du plomb il y en a partout.


Le plomb est un métal lourd qui a longtemps été utilisé dans la vie quotidienne, l'aménagement territorial (canalisations) ainsi que nos intérieurs. Pourtant, derrière son apparente innocuité se cache un danger invisible: une exposition prolongée au plomb peut avoir des conséquences graves sur la santé.


Bien que son utilisation ait été fortement réglementée au cours des dernières décennies, le plomb reste présent dans de nombreux logements, surtout ceux construits avant les années 1950.


En France, des millions de foyers sont encore concernés par ce problème, souvent sans que leurs occupants en aient conscience. Autant de raisons de s’informer et d’agir. Dans cet article, nous explorerons les origines de la présence du plomb dans nos maisons, les risques qu’il représente pour la santé et les mesures à prendre pour s’en protéger.


Saviez-vous que le plomb …


Le plomb a joué un rôle majeur dans l’Antiquité, notamment chez les Étrusques et les Romains, qui l’utilisaient dans divers domaines grâce à sa malléabilité, sa résistance à la corrosion et son abondance.

 

Les Étrusques, peuple influent en Italie avant la domination romaine, utilisaient le plomb principalement pour :

  • Les canalisations : Ils ont développé des techniques pour façonner des conduites d’eau en plomb, influençant plus tard les Romains.

  • Les inscriptions et tablettes : Le plomb servait à écrire des malédictions (defixiones), notamment sur des lamelles métalliques enroulées.

 

Les Romains ont perfectionné et généralisé l’usage du plomb, notamment dans

  • L’approvisionnement en eau : Ils fabriquaient des canalisations, des réservoirs et des aqueducs en plomb (les célèbres "fistulae"), permettant de distribuer l’eau dans les villes et les thermes.

  • La construction : Le plomb servait à sceller les blocs de pierre, à renforcer les ancrages et comme élément d’étanchéité dans les toitures.

  • Les objets du quotidien : Poids de balance, revêtements de cercueils, ustensiles de cuisine et cosmétiques contenaient souvent du plomb.

  • Les monnaies et faux-monnayage : Certains faux-monnayeurs recouvraient des pièces en plomb d’une fine couche d’argent.

  • Les amphores à vin : Du plomb était parfois ajouté au vin pour en améliorer la conservation et en adoucir le goût, ce qui aurait contribué à des intoxications chroniques.

 

Certains historiens avancent même l’idée que l’empoisonnement au plomb aurait contribué au déclin de l’Empire romain. Plus tard, le plomb a été utilisé dans certaines traditions ésotériques et alchimiques pour des pratiques de purification énergétique et de protection.


Plomb en ésotérisme: un capteur d’énergie négative

 

Alchimie, le plomb symbolise la matière brute, l'impureté et le poids des énergies négatives. Le processus alchimique visant à transformer le plomb en or est une métaphore du raffinement spirituel et de la purification énergétique. Certains rituels alchimiques utilisaient des objets en plomb pour absorber les énergies lourdes avant de les purifier.

 

Absorption des Ondes Nocives: Dans certaines pratiques de géobiologie, le plomb est utilisé pour neutraliser les énergies négatives liées aux perturbations telluriques ou aux influences électromagnétiques. Il est parfois placé dans des coins de pièces ou sous des lits pour absorber ces influences.

 

Écrans de Protection: En radiesthésie, des plaques de plomb peuvent être utilisées pour bloquer certaines influences énergétiques indésirables, comme des courants souterrains ou des rayonnements artificiels.

 


La Coulée de Plomb (Rituel de Purification)

Cette pratique est utilisée dans plusieurs traditions (Europe de l'Est, Grèce, Moyen-Orient) pour purifier une personne des énergies négatives, des sorts ou du mauvais œil. Le procédé est relativement simple : Du plomb est fondu dans une cuillère au-dessus d’une flamme. Il est ensuite versé dans un récipient d’eau froide placé au-dessus de la tête de la personne.


Le plomb se solidifie en formant des motifs interprétés par le praticien. On considère que le plomb absorbe et capture les énergies négatives, libérant ainsi la personne des influences nuisibles.

 

Bien que le plomb ait cette réputation de « capteur d’énergies », il est toxique, et il faut donc faire attention à sa manipulation, surtout sous forme fondue. Aujourd’hui, on privilégie d’autres métaux (cuivre, argent, or) pour des pratiques similaires, mais la coulée de plomb reste encore pratiquée dans certaines cultures.

 

Plomb dans les habitations, un danger sous-estimé


Le plomb a été largement utilisé dans la construction et la décoration jusqu’au milieu du XXe siècle. Ses propriétés anticorrosives et sa facilité d’utilisation en faisaient un matériau de choix pour de nombreuses applications. Cependant, avec le temps, les dangers du plomb pour la santé ont été mis en lumière, conduisant à son interdiction progressive.

 

Dans nos maisons, le plomb a été principalement utilisé sous deux formes :

  • Les peintures au plomb : Avant les années 1950, les peintures contenant du plomb étaient couramment employées pour leur durabilité et leur brillance. On les retrouvait sur les murs, les boiseries, les portes et les fenêtres.

  • Les canalisations en plomb : Jusqu’aux années 1950, les tuyaux en plomb étaient utilisés pour distribuer l’eau potable dans les maisons. Bien que ces canalisations aient été progressivement remplacées, certaines sont encore en place aujourd’hui.


Où le trouve-t-on du plomb en aujourd’hui ?


En France, environ 4 millions de logements sont concernés par la présence de plomb, selon l’Observatoire national de la sécurité sanitaire et 85 % des cas d’intoxication au plomb chez les enfants sont liés à l’habitat (ANSES).


Voici les principaux lieux où il peut se cacher :

  • Les peintures anciennes dégradées : Lorsque les peintures au plomb s’écaillent ou se dégradent, elles libèrent des poussières et des particules toxiques. Ces poussières peuvent être inhalées ou ingérées, surtout par les jeunes enfants qui portent souvent leurs mains à la bouche.

  • Les canalisations en plomb : Dans certaines vieilles maisons, les tuyaux en plomb sont encore utilisés pour transporter l’eau. Avec le temps, ces tuyaux peuvent libérer des particules de plomb dans l’eau potable.

  • Les sols contaminés : Dans les zones proches d’anciens sites industriels ou d’usines ayant utilisé du plomb, les sols peuvent être contaminés. Cette contamination peut se propager à l’intérieur des habitations via les chaussures ou les animaux domestiques.


Les risques pour la santé


Le plomb est un toxique cumulatif : une fois ingéré ou inhalé, il s’accumule dans l’organisme et peut causer des dommages irréversibles, en particulier chez les populations les plus vulnérables. Les enfants, les femmes enceintes et les travailleurs du bâtiment sont les plus exposés aux risques liés au plomb.

 

Les conséquences d’une exposition au plomb varient en fonction de la durée et de l’intensité de l’exposition, mais elles peuvent être graves, voire irréversibles.


Les enfants

En France, environ 4 000 enfants de 1 à 6 ans présentent une plombémie (taux de plomb dans le sang) supérieure au seuil de vigilance de 50 µg/L. Leur système nerveux en développement les rend particulièrement sensibles aux effets du plomb. De plus, leur comportement (comme porter les mains ou des objets à la bouche) augmente le risque d’ingestion de poussières ou de particules de plomb.

  • Retard de développement : Le plomb affecte le système nerveux central, ce qui peut entraîner des retards cognitifs, des difficultés d’apprentissage et une baisse du QI. Ainsi, une plombémie de 12 µg/L est associée à une diminution de 1 point de QI chez l'enfant.

  • Troubles du comportement : Hyperactivité, irritabilité et troubles de l’attention sont souvent observés chez les enfants exposés au plomb.

  • Problèmes de croissance : Le plomb peut perturber la production de globules rouges, entraînant une anémie et un retard de croissance.


Les femmes enceintes

Le plomb peut traverser la barrière placentaire et affecter le développement du fœtus, entraînant des complications pendant la grossesse.


Les adultes

Selon l'étude Esteban, la plombémie moyenne chez les adultes âgés de 18 à 74 ans était de 18,5 µg/L. Elle diminue de décade en décade mais reste toujours présente. Chez les adultes, on observe des effets sur la santé au niveau de :

  • Hypertension artérielle : Le plomb est un facteur de risque reconnu pour l’hypertension, ce qui peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.

  • Problèmes rénaux : Une exposition prolongée peut endommager les reins, entraînant une insuffisance rénale chronique.

  • Troubles reproductifs : Chez les hommes, le plomb peut réduire la fertilité. Chez les femmes, il peut provoquer des fausses couches ou des naissances prématurées.


Les travailleurs du bâtiment

Les professionnels qui interviennent dans la rénovation de vieux bâtiments sont exposés à des poussières de plomb lors de travaux de démolition ou de ponçage.



Comment identifier la présence de plomb ?


Pour identifier la présence de plomb dans un logement, un diagnostic obligatoire doit être effectué : le constat de risque d’exposition au plomb (CREP). C’est le seul diagnostic qui permet de repérer les risques liés au plomb et permet de confirmer la présence de plomb. Des analyses plus poussées peuvent être réalisées : un test de plombémie pour détecter la contamination dans le sang, des prélèvements de peinture pour analyser sa composition, ou encore des prélèvements d’eau pour s’assurer de son absence dans l’eau potable.

 

Rappelons que les diagnostics sont requis lors de la vente ou de la location de ces logements anciens (construits avant1949).


En revanche, il n'y a aucune réglementation concernant le plomb dans les canalisations. Il appartient donc aux particuliers de faire réaliser un sondage de leurs arrivée d'eau et une étude du taux de plomb dans l'eau lié aux canalisations.


Pour encourager les rénovations, plusieurs aides financières sont mises en place par l'État. Des subventions et crédits d’impôt, tels que ceux proposés par l’Agence nationale de l'habitat (ANAH) ou l'éco-prêt à taux zéro, permettent de réduire le coût des travaux de rénovation. Ces mesures aident ainsi les propriétaires à mettre leur logement en sécurité et à protéger la santé des habitants tout en allégeant le fardeau financier des rénovations nécessaires.



 


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